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La xénophobie meurtrière s'étend en Afrique du Sud

Des attaques contre les étrangers ensanglantent l'Afrique du Sud depuis bientôt deux semaines. Si elles se sont calmées autour de Johannesburg, elles semblent se multiplier en province. Quelque 25 000 personnes ont fui les violences.

Par Fabienne Pompey

Publié le 24 mai 2008 à 11h59, modifié le 24 mai 2008 à 14h03

Temps de Lecture 2 min.

Des attaques contre les étrangers ensanglantent l'Afrique du Sud depuis bientôt deux semaines. Si elles se sont calmées autour de Johannesburg, elles semblent se multiplier en province.

Des incidents ont été signalés dans les environs de Durban, au Kwazulu-Natal, sur la côte est du pays, ainsi que dans la région du Cap, au sud-ouest, et dans le Mpumalanga et le Limpopo, au nord. Vendredi 23 mai au soir, sept des neuf provinces du pays avaient été le théâtre de violences entre autochtones et étrangers.

A Du Noon, un township près du Cap, tout a commencé, selon des journalistes, après une réunion jeudi soir. Les habitants de ce quartier pauvre avaient décidé de parler de la xénophobie pour tenter d'enrayer la progression de la violence. La discussion, très animée, se serait envenimée avant de tourner court. Quelques heures après, des groupes d'hommes se sont dirigés vers les maisons et les commerces des étrangers. Au moins une personne a été tuée.

Le plus grand bidonville de l'Afrique du Sud, Khayelitsha, immense verrue aux portes de la ville du Cap, est resté calme. La peur d'une flambée de violence a cependant chassé des familles entières.

Des attaques isolées ont aussi été signalées dans des provinces rurales . Officiellement, on comptait quarante-deux morts jeudi soir. Le bilan informel, samedi 24 mai dans la matinée, était proche de la cinquantaine.

Plus de 400 personnes sont désormais sous les verrous pour avoir participé à ces violences. Le gouvernement a promis d'être ferme à l'encontre des assaillants. Partout, dans les endroits sensibles, les forces de police et l'armée sont visibles. Leur intervention s'est cependant limitée à éteindre le feu. Pour l'instant, elles n'ont pu anticiper les nouvelles violences.

Avec quelque 25 000 personnes sans abri, la crise est aussi humanitaire. Le gouvernement mozambicain a annoncé, vendredi, une aide d'urgence à ses ressortissants. Environ 10 000 sont déjà rentrés au pays par leurs propres moyens, et 620 dans les bus affrétés par Maputo. Le Malawi a également annoncé une aide au rapatriement de ses ressortissants.

L'ambassade du Zimbabwe en Afrique du Sud a fait savoir qu'elle apporterait un soutien aux déplacés et mettrait des moyens à disposition des citoyens voulant regagner leur pays. Etant donné la situation économique et politique du pays, l'offre ne devrait pas trouver beaucoup de preneurs.

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Si le gouvernement sud-africain a finalement reconnu avoir été informé des problèmes de xénophobie, la réponse des autorités reste insuffisante. Réunis en Tanzanie pour un mini-sommet de l'Union africaine (UA), vendredi, les chefs d'Etat du continent se sont dits "choqués". L'Afrique du Sud n'est pas le premier pays à connaître ce genre de violence contre les étrangers africains déplacés sur le continent. Cependant, à la veille de la "Journée de l'Afrique", qui commémore chaque année la création de l'UA en 1963, cette chasse à l'homme a sérieusement terni l'image de la "nation arc-en-ciel".

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