
« Nous allons désarmer les milices. C’est le début de la réconciliation. » En tournée dans le centre du pays, fin mars, les mots du premier ministre malien, Soumeylou Boubèye Maïga, redonnent espoir à des populations qui, depuis plusieurs mois, ne cessent de compter leurs morts. Entre avril et juin, au moins 43 civils ont été tués dans le centre, lors d’attaques ciblées et de conflits intercommunautaires, selon le dernier rapport du secrétaire général des Nations unies sur la situation au Mali, publié le 6 juin.
Ces conflits opposent surtout des éleveurs peuls aux cultivateurs dogon et aux Dozo, des chasseurs traditionnels. Des milices sont désignées comme responsables par les deux parties : Dan na Amassagou, qui défend les Dogon, est pointé du doigt par les Peuls, tandis que les Dogon accusent les Peuls de l’Alliance pour le salut au Sahel (ASS).
Ces dernières semaines, les rumeurs enflaient quant à un supposé soutien de l’Etat à la milice Dan na Amassagou. Pour lutter contre un terrorisme qui s’étend au centre du Mali, et qui y est incarné par un prédicateur peul nommé Hamadoun Koufa, l’Etat soutiendrait la partie adverse. « Ce n’est pas réel. L’Etat n’a pas vocation à créer ou à soutenir une milice. Son rôle est d’assurer la sécurité des populations et de combattre ces milices », affirme avec vigueur le colonel major Ismaïla Deh, conseiller technique au ministère de la sécurité.
Il vous reste 78.44% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.