Passés les avis de recherche et les vaines battues, comment composent les proches d’un disparu avec le temps qui passe et le mystère qui dure ? « Nous survivons », témoignent la famille de Benoît Lanio et l’époux de Suzanne le Goff.
Disparus : l'insoutenable attente
Chaque année, environ 70 000 disparitions de personnes (dont 50 000 de mineurs) sont recensées selon les derniers chiffres officiels. La plupart d'entre elles sont rapidement élucidées, que l'issue soit positive ou dramatique. Certaines, en revanche, ne trouveront jamais d'explication. Qu'elle soit de quelques jours ou sans fin, l'attente est insoutenable pour les proches de la personne disparue, qui vivent le calvaire de ne pas savoir.
La disparition d’un proche laisse sa famille face à d’inextricables problèmes juridiques. Le droit français permet, au bout de dix ou vingt ans, de considérer une personne absente comme décédée.
L’avocat parisien Didier Seban, spécialiste des cold cases, permit de faire éclater le scandale des disparues de l’Yonne. Il regrette le peu de méthodologie et de célérité qui entourent bien souvent, encore aujourd’hui, l’ouverture d’une enquête pour disparition inquiétante.
« Il ne faut pas hésiter à nous contacter », martèle Brigitte Perrigault, présidente de l’antenne bretonne de l’association Assistance et recherche de personnes disparues (ARPD). Elle ne cesse de le constater : pour les familles concernées, « l’oubli n’existe jamais ».
Vous ne verrez pas son visage ni ne connaîtrez son nom. Car son activité exige la plus grande discrétion. Lui, c’est Yann, un retraité finistérien qui enquête pour Assistance et recherche de personnes disparues (ARPD).